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Reinhardstein est un château que l’on pourrait qualifier d’ambivalent, sans la connotation négative que prend souvent ce mot. Ambivalent par son implantation, à la fois dans un creux et sur un promontoire, ambivalent par sa double qualité de ruine et de construction récente, ambivalent par les récits qui s’y rapportent, où s’entremêlent histoire et légendes. Ambivalent, enfin, comme toute la région qui l’entoure, cette vaste zone de contact entre les cultures wallonne et germanique où les frontières s’estompent. Cette forme d’incertitude, ce double visage ne contribuent pas peu à sa singularité et à sa force d’attraction.

Les quatre fils Aymon y sont-ils venus, portés par leur cheval-fée Bayard ? Le vaillant Renaud (Reinhardt) et ses frères, fatigués de fuir devant Charlemagne, ont-t-il décidé de s’y réfugier temporairement ? On aimerait à le croire, comme on aimerait croire à la présence, dans quelque cachette oubliée, du corps perdu de saint Hubert.


À Reinhardstein, vous pouvez en faire l’expérience, il faut peu de chose pour que tout cela devienne vrai : un moment de silence au coucher du soleil, un lambeau de brume montant de la vallée…

Château de Reinhardstein sur son piton rocheux émergeant des arbres. On y distingue bien les quatre bâtiments constituant le château proprement dit : de gauche à droite, la tour de la Chapelle, le corps de logis appelé également le Pallas avec, au rez-de-chaussée, les quatre fenêtres de la salle des Chevaliers. Derrière le corps de logis, on aperçoit le sommet du donjon et enfin, à droite, la tour Salamandre avec son toit pointu.
Dominant la vallée boisée de l’Ourthe à La Roche-en-Ardenne, rocher de schiste ponctué de lichens évoquant le site de Reinhardstein avant la construction du château.

Le site de Reinhardstein, un éperon rocheux dominant la vallée de la Warche, offrait de bonnes défenses naturelles. En 1354, le duc Wenceslas de Luxembourg autorisa Renaud de Waimes, un seigneur local, à y construire un château fort pour contrôler cette région frontalière et protéger la population locale.

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Vue en contre-plongée du château de Reinharstein en hiver, perché au sommet de l’à-pic de 60 mètres qui le protège au Sud et à l’Ouest, avec la tour Salamandre à gauche et le donjon à droite.

Renaud de Waimes exploita les défenses naturelles du site pour y bâtir un château typique de la région Ardenne-Eifel. L’apparition de l’artillerie au XVe siècle fit perdre rapidement au château toute valeur militaire. Devenu simple résidence, il fut abandonné au XIXe siècle et devint une ruine romantique.

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Hotte de la cheminée de la salle des Chevaliers du château de Reinhardstein portant en son centre le blason du professeur Jean Overloop avec son écu coiffé d’un heaume entouré de lambrequins, surmonté du cri de guerre de sa famille, JUSQUES EN FIN, et surplombant un listel arborant la devise familiale TELLE EST L’AVENTURE.

En 1964, le professeur Jean Overloop découvre les ruines. Il acquiert le site en 1965 via une ASBL qu’il fonde à cet effet. En 1969, il se lance dans l’aventure de la reconstruction du château avec l'aide de bénévoles et de professionnels.

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Fauconnier en habit du Moyen Âge portant sur sa main une buse de Harris devant la burghaus du château de Reinhardstein lors d’une animation médiévale, avec à sa droite Madame Andrée Deblond, guide au château de Reinhardstein, en tenue d’époque.

L’ASBL fondée en 1965 par le professeur Overloop aux fins d’acquérir les ruines reste propriétaire du château et poursuit son œuvre. Au cœur de l’Europe, elle continue à considérer les enseignements de l’histoire et les trésors du passé comme des sources d’énergie positive pour le monde d’aujourd’hui.

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